Ordo Iuris, la contre-révolution fondamentaliste en marche

Nous avons déjà signalé le rapport publié par La Grande Coalition pour l’Egalité et le Choix (WKRW), « Contre révolution culturelle et religieuse. La Pologne est-elle menacée par une loi subordonnée à l’idéologie des fondamentalistes ? ».

Après cette étude détaillée sur les activités manipulatrices de l’Ordo Iuris, la Grande Coalition pour l’Égalité et le Choix (WKRW) poursuit ses publications pour dénoncer les activités de cet « Institut pour la Défense des Droits » très influent en Pologne. Ce travail, confirmé par d’autres enquêtes, revêt d »une importance primordiale, car l’organisation avance ses pions à grande vitesse à l’approche des élections présidentielles. Pour s’assurer la mise sous tutelle définitive de la Cour Suprême polonaise, où les juges insoumis sont toujours présents, un commissaire a été nommé qui n’est autre que fondateur d’Ordo Iuris. Selon OKO Press : En 2019, Ordo Iuris a pénétré de plus en plus profondément dans les structures du pouvoir en Pologne. On remarque que son but est de créer un large environnement qui influencera les décisions politiques et la forme du droit polonais – évidemment en accord avec la ligne idéologique des fondamentalistes religieux. Ordo Iuris cherche une influence à grande échelle sur les décisions politiques et le droit polonais – évidemment en accord avec la ligne idéologique des fondamentalistes religieux.

Déjà aujourd’hui, les personnes issues de ces cercles sont :

deux nouveaux juges de la Cour suprême,

Vice-ministre des affaires étrangères,

consultant national en génétique,

Membre du Conseil de l’Institut national de la liberté

et membre du Conseil national de développement auprès du Président de la Pologne.

33 employés, 16 experts qui coopèrent régulièrement, quatre organisations partenaires étrangères. Cours de formation pour les étudiants afin de sélectionner les futurs dirigeants. Cercle des amis. Une coopération avec les responsables locaux. Il ne s’agit pas d’une ONG ordinaire. C’est une machine d’influence politique.

Les messages audio et vidéo de la Grande Coalition sont d’une grande clarté et très pédagogiques, des conversations qui offrent une information facile à comprendre dans le but de s’armer pour lutter avec ce lobby qui déclare la guerre non seulement aux femmes ou les personnes LGBT, mais menacent en fait globalement le modèle social et culturel de la société polonaise. Urszula Grycuk, juriste de la Fédération pour les droits des femmes et le planning familial, une des auteures du rapport est questionnée par Aleksandra Magryta, coordinatrice de la Grande Coalition WKRW.

Urszula Grycuk et Aleksandra Magryta parlent d’Ordo Iuris

Ce sont des outils bien nécessaires pour comprendre les formes insidieuses qu’emploie cette organisation qui se déclare « engagée pour la défense des personnes et des groupes sociaux menacés d’exclusion suite à leur attachement aux valeurs traditionnelles ». Elle n’a de cesse de faire pression sans cesse renouvelée sur le gouvernement de la majorité Droit et Justice (PIS) pour durcir encore la législation, déjà très limitée, sur l’avortement et sur les droits des personnes LGBT.

Nous avons également parlé d’Ordo Iuris avec Klementyna Suchanow lors de sa visite à Paris en janvier dernier, et tout récemment à la Fondation Jean Jaurès, avec la Amandine Clavaud, Responsable Europe et Égalité femmes-hommes.

Les succès de cette organisation sont d’ores et déjà considérables : déjà plus de 100 communes polonaises ont adopté la Carte des Familles selon le modèle élaboré par Ordo Iuris, qui prône de manière camouflé ou affichée la stigmatisation et le rejet des familles ne correspondant à la cellule familiale traditionnelle basée sur le mariage mixte. Nous avons déjà informé les collectivités territoriales françaises jumelées avec les villes et régions en Pologne qui affichent cette politique homophobe (voir notre dossier).

La coalition  WKRW rassemble près de 100 ONG de défense des droits de l’homme, dont l’ADDP.